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Au début des années deux mille, je commençai une série de photos portant le titre « Movimientos ». L’idée en était de capter les mouvements afin de les rendre visibles non dans un film mais à travers la photographie. Initialement, je demeurais immobile tandis que les objets bougeaient autour de moi. Soudain tout changea : Il y eut un tournant dans ma vie, j’étais moi-même toujours par monts et par vaux de telle sorte que j’avais le sentiment de ne plus avoir de temps pour la photographie. Tout bascula alors à grande vitesse. Ne possédant pas le permis de conduire, j’occupais le siège passager ce qui me permettait de prendre des clichés depuis la voiture en déplacement. C’est ainsi que naquirent « Quatre saisons » et « Spectres de l’autoroute ». Je suis encore et toujours en chemin : Pas forcément très loin mais d’une manière ou d’une autre on the road. Les images tracent sous mes yeux, non sous forme cinématographique mais comme beaucoup d’innombrables moments particuliers qui se suivent…Des saccades ! (Une saccade oculaire est un bref et rapide mouvement des yeux entre deux positions stables. La vitesse variant de 400 à 800 °/s et durée inférieure à 50 ms. Le but d’une saccade oculaire est d’amener très rapidement l’image d’un objet sur la fovéa. La zone centrale de la macula est la zone de la rétine où la vision des détails est la plus précise. Elle est située dans l’axe visuel de l’œil.) Tous ces instantanés d’un voyage ou d’un lieu se superposent dans ma mémoire créant ainsi un souvenir simultané. Les photos montrent cette interférence. Nous évoluons dans un monde qui ne nous laisse pas le temps de ’’digérer ’’ nos impressions. Tout va si vite que cela peut éveiller en nous un sentiment d’inquiétude, un cauchemar parfois dans lequel nous nous perdons. Heureusement une issue est possible ; il suffit de contempler les photos avec précision. Le point commun de toutes ces interférences est qu’elles ressemblent à des rêves qui nous font pénétrer dans une maison tout en pouvant la voir d’en haut. Ici l’intellect ne compte pas, seules intuition et émotion ont de l’importance. Il s’agit d’osciller entre réalité et imaginaire, de résider dans un univers intermédiaire. Entre temps plusieurs séries ont vu le jour sans que toutes ne résultent de mouvements. En effet ma vie est désormais un peu plus calme bien que la simultanéité des impressions, la superposition des images dans ma tête, les interférences subsistent.

In the beginning of the years 2000 I set out to realise a series of pictures with the working titel «Movimientos», this titel I retained. The attempt was to capture movements, to visualize them, not as a film but with the means of photography. Initial I rested static and the objects moved around me but suddenly every­thing changed. My life got an other turn and I was always on the move. I had the feeling to have not enough time any more for photography. Everthing was in a state of flux and things happend rapidly. Given that I don‘t have a driving licence I sat on the co-driver‘s seat and started to photograph out of the driving car. That way the «four seasons/Movimientos II» resulted at daylight and keeping on by night the «highway phantoms» came into beeing. Still I‘m on the move, not necessarily in the big, wide world but always on the road somehow. The pictures flash by, not like a film but as single shots, numerous, countless, one after another. Saccades. (A saccade is a rapid, conjugate, eye movement that shifts the center of gaze from one part of the visual field to another. Saccades are mainly used for orienting gaze towards an object of interest.) Remembering a trip, or a place these snap-shots overlap in my mind, they interpenetrate each other, its a simultaneous recall. The photos show this interferences. We live in a world, where we have little time to handle all our impressions. Everything happens so fast, it might give you an alarming feeling, can turn to a nightmare, where we lose our way. Fortunately there are some hints on the pictures to escape, you have just to look closely. The common point of all interferences is, that they equal dreams, where we can enter a house having a view from the top on it in the same moment. The perspectives and the laws of physics don‘t matter and are meaningless. The intellect doesn‘t count here, important are intuition and emotion. It‘s an oscillation between reality and fiction, a dwelling in the intermediate world. In the meantime there are several series and not all of them are created from movement, because my life slightly calmed down but the simultaneity of impressions, the overlapping pictures, the interferences rest in my mind.

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